A l’occasion de la Journée Internationale des Droits de l’Homme et en l’honneur du Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme présent en Israël, NGO Monitor souhaite accorder la priorité à la garantie du respect des Droits de l’Homme dans le traitement du conflit arabo-israélien. Nous entendons ainsi mettre en évidence les failles de différentes ONG – prétendument défenderesses des droits de l’homme – en rappelant les principes régissant le bon fonctionnement des ONG et en réaffirmant les valeurs fondamentales consacrées dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.

Dans ce contexte, NGO Monitor s’attache ici à signaler deux dangers: d’une part, celui inhérent au vernis juridique utilisé par certaines ONG pour, à la fois, cacher et légitimer la poursuite d’agendas politiques et idéologiques et, d’autre part, celui auquel expose le manque de transparence dans le financement de telles organisations.

La Conférence contre "le Racisme et la Xénophobie" tenue à Durban en 2001 est certainement l’illustration la plus dramatique de l’incitation à la haine contre Israël. Les ONG participantes, tel MIFTAH, ont assimilé le sionisme au racisme ; elles ont décrit les actes terroristes comme étant des actes de " résistance à l’occupation" ; elles ont même qualifié les moyens de défense israéliens de "violations du droit international".

Dans le même esprit, plusieurs événements récents démontrent que maintes ONG ont aujourd’hui abandonné leur mission originelle de promoteur "universel" des Droits de l’Homme. A l’instar de Christian Aid, World Vision, War on Want, Human Rights Watch et Amnesty International, différentes ONG utilisent leur budget à des fins politiques. C’est ainsi, par exemple, qu’a été reprise la version palestinienne de l’Histoire qui tend à décrire Israël comme l’Etat "colon" et à graver dans les esprits l’image du Mur de l’apartheid, tout en appelant aux sanctions et au boycott contre Israël.

Formellement, plusieurs ONG utilisent une "pseudo-terminologie juridique", particulièrement perverse, parce qu’habilement choisie pour exacerber les conflits et diaboliser Israël. C’est ainsi que le Réseau Euro-Mediterranéen des Droits de l’Homme (REMDH) – organisme composé de 82 membres situés dans 30 pays de la région euro méditerranéenne – condamne comme "crimes de guerre (…) la férocité de la violence, sciemment organisée par le gouvernement israélien pour infliger une punition collective(…)".

Matériellement, plusieurs ONG publient des rapports aux sources douteuses, présentant ainsi les faits de manière tendancieuse. De façon aussi significative que symbolique, certaines ONG se sont par exemple abstenues de mentionner les désastres et pertes humaines pour les populations civiles israéliennes, suite à la guerre entre le Hezbollah et Israël en été 2006. C’est ainsi qu’en date du 12 juillet dernier, Amnesty International a condamné Israël pour ses "crimes de guerre" et la "disproportionnalité" de ses attaques. Amnesty International n’a fait référence à aucune source légale précise et a omis de mentionner que les missiles du Hezbollah étaient lancés des quartiers sud de Beyrouth – fait constitutif de crimes de guerre d’après le Premier Protocole aux Conventions de Genève. Simultanément, Human Rights Watch a publié un rapport similaire, sans mentionner l’utilisation par le Hezbollah de boucliers humains.

Tant Human Rights Watch qu’Amnesty International, super-puissance au budget de 35 millions d’euros, consacrent ainsi leurs efforts à diaboliser Israël au détriment de causes plus justes, telle la situation dramatique au Darfour. Dans ce sens d’ailleurs, on note qu’en date du 29 novembre dernier, le Secrétaire Général aux Nations Unies Kofi Annan a adressé des critiques au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, lui reprochant de se concentrer exclusivement sur Israel alors que d’autres Etats traversent des crises catastrophiques. Dans un rapport du 12 août 2006, le Conseil avait condamné les graves violations des Droits de l’Homme et infractions humanitaires commises par Israël au Liban et s’était dit "indigné par les meurtres de civils qu’Israël continue de commettre impunément au Liban ".

Ces nombreux organismes bafouent les droits fondamentaux des Israéliens en raison de leur seule appartenance nationale, mais, plus grave encore, elles utilisent leur position de soi-disant défenseurs des Droits de l’Homme pour fonder et légitimer leur parti pris politique dans le conflit arabo-israélien. Force est de constater aujourd’hui que ces prétendues organisations humanitaires ne remplissent plus les principes de base régissant les ONG, à savoir les garanties de neutralité, d’indépendance et d’autonomie. 

Cette tendance est d’autant plus inquiétante que diverses ONG sont subventionnées par des fonds de l’Union européenne. C’est ainsi que le REMDH a par exemple reçu un million d’euros en 2004, alors même que ses partenaires incluent des organismes très politisés comme le Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme, Al Mezan et Al Haq. Le 12 avril 2006, dans un rapport intitulé "Faut-il punir les Palestiniens?", le REMDH a par ailleurs affirmé ce qui suit: "En gelant l’aide destinée à l’Autorité Palestinienne, l’Union Européenne ignore l’expression démocratique du peuple (…)". Le REMDH est resté silencieux sur la violence et le terrorisme exercés par le Hamas auquel il n’a d’ailleurs ni demandé de renoncer à la violence contre Israël ni même de reconnaître son existence.

En ce 10 décembre 2006, nous appelons au renforcement des garanties universelles des droits de l’homme, à la mise en application des principes régissant les ONG, à la transparence et à un meilleur contrôle de l’utilisation effective des fonds européens.