La France soutient la réalisation d'un projet aux propos incendiaires contre l'État d'Israël et la France
Au mois d’octobre 2017, l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), organisation membre de La Plateforme des ONG Françaises pour la Palestine et engagée dans les campagnes discriminatoires et illégales BDS (boycott, désinvestissement, et sanctions) contre l’État d’Israël, a publié une série de dix clips « Paroles juives contre le racisme » aux propos incendiaires, aussi bien contre l’État d’Israël mais aussi contre la France.
Selon l’UJFP, la réalisation de ce projet a reçu le soutien du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), un service du Premier ministre.1 L’UJFP affirme aussi que ce projet a pour vocation d’être utilisé « dans les établissements scolaires, dans des réunions publiques dans les quartiers populaires, partout où se mène la lutte contre le racisme, contre les discriminations, contre les violences policières et le racisme d’État ».
En 2016, l’UJFP publia avec le soutien2 du CGET le livre “Une parole juive contre le racisme”. Suite à cette publication, le Président du Crif, Roger Cukierman, adressa un courrier au Premier Ministre français pour lui signifier qu’il était « désagréablement surpris que le CGET parraine les dérives antisionistes et propagandistes d’un petit groupe militant ». En effet, selon Cukierman, « cet ‘ouvrage’ calomnieux est en réalité une stigmatisation de l’Etat d’Israël et de la Communauté juive organisée. Qualifiant Israël d’apartheid, il reprend les arguments habituels de la campagne BDS ».
Dans une conférence présentant ce livre (voir vidéo de 7’30″à 9’50 »), une activiste de l’UJFP reconnu la contraction entre le fait que ce livre ait reçu un soutien d’un office gouvernemental alors que cet ouvrage dénonce un racisme d’état. Selon cette activiste « ça [cette contradiction] ne nous a pas dérangé [UJFP]. Nous avons fait un dossier pour avoir une subvention. On a construit le dossier pour qu’il soit accepté, donc on a utilisé des termes, on a utilisé le mot antisémitisme qu’on avait mis en avant à l’époque…pour avoir cette subvention… ». Enfin, cette activiste affirma qu’« ils [CGET] n’ont exercé aucune pression, ils n’ont jamais regardé l’ouvrage avant qu’on le publie… Ils [CGET] n’ont pas demandé à être remboursé ».
Au mois de janvier 2018, une nouvelle édition du livre « Une parole juive contre le racisme» sera mise en vente au grand public. Selon l’UJFP, cette nouvelle édition a aussi reçu le soutien du CGET.
Voici quelques exemples de propos problématiques tenus par les activistes de l’UJFP interviewés dans le cadre de ces clips. (Les mentions en gras ont été ajoutées):
Accusations contre la France de « Racisme d’État »:
Voir Clip « Racisme d’État ».
- « Le racisme d’État c’est les réfugiés, les sans-papiers, les contrôles au faciès, les crimes policiers etc… » (38″ à 44″)
- « Le racisme tel qu’il se développe contre les Roms, contre les arabes, contre les musulmans est à l’évidence un racisme politique ». (1’49 » à 1’55 »).
- « Quand j’entends ces discours qui discriminent et qui alimentent la haine de certains contre d’autres, ça vient de l’état ça me rappelle les pogroms…». (2’16 » à 2’30 »).
Voir Clip « Racisme et féminisme ».
- « Je suis athée depuis l’âge de treize ans, j’étais plutôt favorable à la loi sur le foulard à l’école mais là aussi j’ai évolué. Je considère aujourd’hui que c’est surtout un instrument islamophobe avec une volonté d’extension sur tous les espaces publics, une lutte islamophobe clairement organisée par l’état…». (3’55 » à 4’19 »).
Voir Clip « Racisme et féminisme ».
- « Il y a un lien direct entre la question du racisme ici et la question du Proche orient, déjà parce que au Proche Orient on n’a pas un affrontement entre deux communautés religieuses, on a une guerre coloniale contre un peuple, le peuple palestinien et le colonialisme c’est indissociable du racisme. Donc pour moi il y a une espèce de continuité évidente entre par exemple les palestiniens du Néguev que l’on expulse de leurs terres et les évacuations répétées des camps de Roms ici en France…». (3’02 » à 3’27 »).
- « Le cœur du problème ici comme là-bas [Israël] c’est le même, c’est le racisme justement qui organise et qui structure une société ouvertement coloniale là-bas et une société où ici il y a des dynamiques très fortes de racisme d’état…». (De 3’31 » à 3’48 »).
Voir Clip « Hiérarchie des racismes ? ».
- «Il existe donc un antisémitisme mais c’est pas à l’heure actuelle ce qui est le plus discriminant par l’état français…ce sont les noirs, les Roms surtout avec une violence inouïe et puis les musulmans avec ce développement de l’islamophobie d’état avec les lois qui ont été mises en place par l’état français». (1’17 » à 1’36 »).
Il est à noter qu’au mois de novembre 2017, le ministre de l’éducation national, Monsieur Jean-Michel Blanquer annonça qu’il allait déposer plainte pour diffamation à l’encontre du syndicat Sud-Education 93 pour avoir utilisé l’expression « racisme d’Etat ». Faisant référence à cette décision de M. Blanquer, une activiste de l’UJFP tente d’expliquer « le traitement spécial » dont bénéficie l’UJFP qui utilise cette expression « depuis de nombreuses années, lors de prises de parole publiques, dans ses communiqués…» par le fait que « les juifs font l’objet d’un processus de racisation particulier depuis des années ».
Accusations violentes contre le sionisme et l’État d’Israël:
Voir clip « Antisémitisme et antisionisme ».
- «Le sionisme pour moi est la question de la séparation du monde en races. Donc mon judaïsme dit qu’au contraire le juif c’est le juif errant, le juif de la diaspora ». (1’35 » à 1’47 »).
- « L’antisionisme est antiraciste. Le sionisme est raciste. Je dirais même que le sionisme est antisémite. Dans l’histoire du sionisme, à aucun moment le sionisme n’a combattu l’antisémitisme en Europe, il s’en est toujours nourrit. Le sionisme est un crime contre les palestiniens et un suicide pour les israéliens et pour les juifs en général ». (3’15 » à 3’35 »).
- « Être antisioniste, c’est de s’opposer à la logique de la politique israélienne qui est de créer un état juif en Palestine au dépend des autres habitants, au dépend des palestiniens. De ce fait, le sionisme comme phénomène politique est intrinsèquement une politique raciste parce qu’il déni les droits du peuple qu’il veut remplacer sur cette terre». (3’45 » à 4’08 »).
Voir clip « Israël et les juifs ».
- « Ca me met en colère premièrement parce qu’à nouveau on entretient les amalgames entre être juif et être partisan de la politique israélienne donc ça c’est aussi alimenter l’antisémitisme et c’est quelque chose qui me met évidement en colère et puis ça me fait de la peine parce que je pense à ma grand-mère. A son époque, l’Europe avait été vidée de ses juifs par le nazisme et qu’aujourd’hui c’est le sionisme qui aboutit finalement à ce même effet et je trouve ça insupportable». (1’33 » à 1’58 »).
- « Netanyahou vient en France en disant aux français juifs, votre pays c’est Israël votre pays ce n’est pas la France. Aucun antisémite ne s’était permis depuis Vichy de nous dire que nous n’étions pas chez nous ici et il a fallu que ce soit Netanyahou qui le fasse». (4’36 » à 4’50 »).
Ces clips ont été projetés au public pour la première fois durant la Fête de l’Huma 2017. Lors de cet évènement, un cadre de l’UJFP s’exprima ainsi: «La fin de l’état juif de mon point de vue, quelle que soit l’issue, elle est fondamentale… » (4’45 » à 4’52 »).
Quelques jours avant la publication de l’article L’UJFP, l’antisionisme subventionné par l’Etat, coécrit par Luc Rosenzweig, ancien journaliste du Monde, et Vincent Chebat, chercheur à NGO Monitor, l’UJFP a retiré de son site internet les références quant au soutien du CGET à la production des « clips antiracistes » et de la première et/ou deuxième édition du livre « Une parole juive contre le racisme ». Voir captures d’écran ci-dessous.
(Source; http://www.ujfp.org/
Footnotes
- Le 13 décembre 2017, NGO Monitor a envoyé un courrier à l’UJFP concernant les détails du financement de ces clips. Ce document sera mis à jour à la réception de la réponse de l’UJFP.
- La même année la France, dans le cadre de l’effort financier de l’état en faveur des associations a subventionné l’UJFP à hauteur de 18,000 euros. Cette subvention pourrait être l’origine du soutien du CGET à la publication de cet ouvrage.