La Plateforme des ONG Françaises pour la Palestine (PFP), association parapluie regroupant quelques 40 organisations françaises actives dans le conflit israélo-arabe, a lancé hier (10 avril 2018) une campagne de « mobilisation pour la journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens » qui aura lieu le 17 avril prochain.

Cette année, PFP a décidé de mettre l’accent sur les enfants prisonniers palestiniens, reprenant la campagne « No Way to Treat a Child » orchestrée par  Defense for Children International – Palestine  (DCI-P), une ONG palestinienne en lien avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation terroriste reconnue comme telle par les États Unis, l’UE, le Canada, et Israël.

Dans le cadre de sa campagne, PFP « propose plusieurs outils pour sensibiliser et interpeller » sur cette question.  Ces « outils », prenant la forme de deux infographies, reprennent les allégations biaisées et les données difficilement vérifiables de DCI-P, compilées dans le rapport de NGO Monitor de 2017 «  No Way to Represent a Child: Defense for Children International Palestine’s Distortions of the Israeli Justice System » qui démontre que ces allégations de DCI-P ne sont pas crédibles. Exemples:

  • PFP reprend l’affirmation de DCI-P que « 40% des mineurs palestiniens sont arrêtés en pleine nuit par surprise par des soldats israéliens lourdement armés ».
    • Premièrement, il n’existe pas de norme internationalement reconnue interdisant les arrestations nocturnes, même pour les mineurs.
    • Deuxièmement, Israël effectue des arrestations nocturnes pour des raisons essentiellement opérationnelles, car les arrestations de jour entraînent souvent des troubles de l’ordre à grande échelle, y compris des confrontations armées.
  • PFP reprend l’affirmation de DCI-P que « 88% des mineurs et leur famille ne sont pas notifiés du motif de l’arrestation».
    • Malgré l’absence de normes internationales sur la question de la notification, les ordres opérationnels de Tsahal exigent que les parents d’un mineur arrêté à la maison reçoivent un formulaire qui inclut la nature du soupçon pour lequel le mineur est arrêté, le lieu d’interrogatoire prévu, et numéros de contact. Une copie de cette notification souvent signée par les parents du mineur est aussi inscrite au dossier d’instruction.

Cette sensibilisation du grand public qui s’apparente plus à de la propagande qu’à du plaidoyer honnête servira aussi, selon PFP, à interpeller les élus et le gouvernement français, ou en d’autres termes à faire du lobby. Cet ainsi que PFP va jusqu’à « joindre la proposition de question écrite qui permettra à [l’] élu d’interpeller le gouvernement français »  (Voir question ici)

La France par le biais de l’Agence Française de Développement, (AFD) a subventionné PFP à plusieurs reprises ces dernières années: 270,000 euros de 2017 à 2020, 225,000 euros de 2014 à 2017, 199,000 euros de 2011 à 2014 et 46,560 euros en 2009. Dans son communiqué du mois de juin 2017 annonçant un nouveau financement, l’AFD affirma alors que PFP « apporte les éléments d’analyse, politique et juridique, nécessaires à la bonne compréhension de la situation » (mention en gras ajoutée).