Le 10 décembre 2018, à l’occasion de la journée des Droits de l’homme,  la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) a décerné « le Prix des droits de l’homme de la République française ‘Liberté, égalité, fraternité’ » à cinq personnalités et organisations « s’étant illustrées dans leur pays, pour la défense et la promotion des droits de l’Homme, particulièrement celles qui sont inquiétées ou persécutées pour ces raisons » (mention en gras ajoutée).

Parmi les lauréats qui se sont vus décerner ce prix doté par le Premier ministre du gouvernement français, les organisations controversées B’Tselem et Al-Haq (récompense commune), toutes deux membres de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH).

À la suite de plusieurs courriers interpellant la ministre française de la justice au sujet de l’activisme d’Al-Haq dans les campagnes illégales de boycott contre l’État d’Israël et des liens de cette organisation avec une organisation terroriste, la garde des sceaux a déclaré « qu’elle n’assistera pas comme initialement prévu à la remise du prix ».

Al-Haq

Al-Haq est une organisation palestinienne, acteur proéminent des campagnes discriminatoires BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) et de lawfare (guerre juridique) contre l’État d’Israël.

  • Ces dernières années, Al-Haq participa aux côtés d’associations françaises à l’écriture des rapports contre la compagnie Orange (2015), les banques françaises (2017) et plus récemment contre les entreprises françaises (2018) impliquées dans la construction du tramway de Jérusalem. Ces rapports ont appelé le gouvernement français à faire pression pour que ces entreprises et institutions financières se désengagent.
    • Dans une interview d’octobre 2015, Shawan Jabarin, le directeur d’Al-Haq et un des vice-présidents et secrétaires généraux de la FIDH déclara: « [Lors de ma visite en France, le 25 septembre dernier] J’ai parlé au représentant de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), je lui ai dit la même chose que j’ai dite à un conseiller du président et à des personnes du ministère des Affaires étrangères : en France, vous avez la circulaire « Alliot-Marie » du 12 février 2010 qui criminalise les personnes appelant au boycott. C’est illégal. Cette circulaire est illégale car elle viole la liberté d’expression des individus qui n’incitent pas à la haine contre les juifs, contre un groupe ethnique, mais qui sont contre les crimes internationaux ! Et les Etats doivent prendre leurs responsabilités et agir. Je pense que vous, en tant que société civile, devez contester cette circulaire devant le Conseil constitutionnel ; de mon point de vue juridique, elle est illégale et viole la liberté d’expression de la société civile et des individus ». (mentions en gras ajoutée).
    • Pour rappel, le boycott est illégal en France. Les militants du boycott d’Israël sont régulièrement condamnés par les juridictions françaises pour provocation à la haine et à la discrimination.
  • Shawan Jabarin fut condamné en 1985 pour son rôle actif au sein du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) – une organisation terroriste désignée comme telle par l’UE, les États-Unis, le Canada et Israël.
    • En 2007, la cour suprême israélienne rejeta l’appel de Jabarin de se rendre à l’étranger affirmant que ce dernier est un « activiste du FPLP de haut rang…» qui agit « apparemment à la manière du docteur Jekyll et de Mister Hyde…se comportant comme le directeur d’une organisation humanitaire une partie du temps…et comme un activiste dans une organisation terroriste n’ayant pas renoncé au meurtre en d’autres temps…».
  • Al-Haq soumet régulièrement des documents à la Cour pénale internationale (CPI) faisant lesallégations de crimes de guerres et crimes contre l’humanité commis par de hauts responsables civils et militaires israéliens. Dans un de ses rapports, Al-Haq proposa de saboter le système judiciaire israélien en « inondant la Cour [suprême israélienne] de requêtes dans l’espoir d’entraver son fonctionnement et ses ressources ».

B’Tselem

Les précédents de la CNCDH

Ce n’est pas la première fois que le CNCDH récompense des ONG controversées. En 2012 et en 2009, elle avait récompensé respectivement le Centre d’information alternative (AIC) et le PNGO – réseau des ONG palestiniennes.

AIC

  • Affirmant être « engagé dans la diffusion de l’information, le plaidoyer politique… et l’analyse critique des sociétés palestinienne et israélienne ainsi que du conflit israélo-palestinien », AIC, comme son nom l’indique, est un centre qui diffuse une information alternative et militante. Ses informations font la promotion permanente d’un discours anti-israélien, y compris la nécessité d’une soi-disant « résistance palestinienne » pour « mettre fin à l’occupation », l’opposition à la normalisation avec Israël qui pourrait s’assimiler à une « trahison de la patrie » et la mise en avant des campagnes discriminatoires BDS.
  • Michel Warschawski, co-fondateur et actuel dirigeant d’AIC, est un ancien leader de l’organisation trotskiste antisioniste « Matzpen ». Il fut emprisonné dans les années 90 pour avoir publié des tracts relatifs au FPLP. Dans une chronique de 2016, il n’hésitât pas à déclarer que « le racisme est dans l’ADN de la culture et de la politique israéliennes, et dans le concept même d’Etat juif ». Il affirma aussi « qu’il faut rejeter sans équivoque l’idée même (et l’existence) d’un Etat juif, quelles que soient ses frontières ».
    • Durant la cérémonie de remise du Prix des droits de l’homme, Warchawski avait déclaré: « Oui j’aime mon pays mais je suis aussi conscient des crimes, des méfaits que sa politique coloniale commet. Pour son bien, nous demandons à la communauté internationale: jugez nous, et punissez nous si il le faut ».

PNGO

Le PNGO est une plateforme regroupant 132 ONG palestiniennes pour la plupart politisées.

La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme

La CNCDH affirme être une « structure de l’État qui assure en toute indépendance, auprès du gouvernement et du parlement un rôle de conseil et de proposition dans le domaine des droits de l’homme, du droit et de l’action humanitaire et du respect des garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques ».