L’AFD soutient une université d’été aux allures altermondialistes et faisant la promotion du BDS
Du 22 au 26 août 2018, se tiendra à Grenoble l’« Université d’été solidaire et rebelle des mouvements sociaux et citoyens » organisée par quelques 70 organisateurs dont l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (ATTAC), la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), le CCFD-Terre Solidaire, la CGT, la Confédération paysanne, la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Oxfam France, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine (PFP) et l’Association France Palestine Solidarité (AFPS).
Cet évènement, à l’initiative du Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID) et d’ATTAC, reçoit le soutien financier remarqué de l’Agence Française de Développement (AFD), opérateur du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, de la ville de Grenoble, et de Grenoble-Alpes Métropole. Il a pour principaux objectifs « la formation de militant·e·s et de nouveaux publics » et « la convergence de mouvements ».
Les participants pourront prendre part à des dizaines de modules et ateliers tels que « En finir avec l’Union européenne ! Mais comment et pour quelles alternatives ? », « Comment enquêter sur les multinationales ? », « Quelles réponses des mouvements sociaux face au pouvoir autoritaire et néolibéral en place ? », « Le libre échange en Afrique, un néocolonialisme économique », « Comment résister de façon créative ? Formation à l’action et à la désobéissance civile » et « Repenser l’aide publique au développement » – « Pour la décolonisation des solidarités Nord-Sud repenser l’aide au développement en s’intéressant notamment aux réalisations/succès des coopérations Sud-Sud ».
De plus, durant ces 5 jours, l’université d’été organisera aussi plusieurs ateliers aux discours anti-israéliens, tout en faisant la promotion des campagnes BDS. Par exemples:
- « France / Israël, l’argument sécuritaire en question »- Porté par trois organisations radicales, Campagne BDS France, l’AFPS et l’Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP), organisation soutenant un boycott culturel et universitaire d’Israël, « l’atelier traitera des politiques répressives et liberticides en France et en Israël ». Pour les organisateurs, « Israël invoque les menaces à sa sécurité pour justifier l’ensemble de sa politique d’apartheid, de la colonisation de la Palestine au refus absolu du retour des réfugiés. En France c’est la menace terroriste qui sert à justifier la restriction des libertés publiques et qui conduit à l’israélisation de la société. Exploitant les « champs expérimentaux » que représentent Gaza et la Cisjordanie, Israël développe une industrie militaire et de sécurité, et vends de par le monde son modèle d’État sécuritaire…On cherchera comment structurer et amplifier la campagne d’embargo militaire contre Israël que mène le mouvement BDS ».
- « Des entreprises françaises complices de la colonisation israélienne ! »- Porté par l’AFPS et BDS France, cet atelier présentera les campagnes en cours contre les « banques françaises ayant des liens avec des banques et entreprises israéliennes acteurs de la colonisation, entreprises du secteur des transports publics engagées dans des projets renforçant la colonisation à Jérusalem-Est, distributeurs de produits des colonies ». De plus, « une activité Hors les murs sera proposée dans Grenoble pour illustrer cet atelier : Déambulation animée par la Coordination Grenobloise de la campagne BDS. Ballade à pieds dans le centre-ville de Grenoble à la découverte des lieux emblématiques de la collaboration des entreprises françaises avec le régime d’apartheid israélien. Prises de paroles, rencontres avec les dirigeants des établissements visités, distribution de tracts… » (mention en gras d’origine).
- « Le jeu « Vivre la Palestine » : un support pédagogique interactif pour comprendre le quotidien des Palestiniens ». Porté par l’AFPS et PFP, cet atelier partial est régulièrement organisé par cette dernière qui affirme que cet outil de sensibilisation interactif a pour but de comprendre le quotidien des palestiniens et pour cela  « donne l’occasion aux participants [de ce jeu]…d’être confrontés aux situations d’attente, à la dépendance administrative et à l’arbitraire, qui « rythment » la vie des palestiniens ». Pour plus d’information, voir « Une association pro-palestinienne organise un jeu de rôles partial aux frais du contribuable ».
Pour rappel, les militants du boycott d’Israël sont régulièrement condamnés par les juridictions françaises pour provocation à la haine et à la discrimination – jurisprudence constante des tribunaux correctionnels, Cours d’appel, Cour de Cassation, validée par la Cour européenne des droits de l’homme. De son côté, le Porte-parole adjoint du Quaid’Orsay réaffirma récemment que la France « prohibe le boycott d’Israël comme toute discrimination à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison notamment de leur origine ou de leur appartenance à un pays déterminé ».
Au mois de juillet 2018, l’AFD a accordé une subvention de 1.15 millions d’euro au CRID, initiateur et coordinateur de cette université d’été, pour un « projet de structuration du milieu associatif [qui] a pour objectif de fédérer les OSC françaises dans leur diversité (et leurs partenaires au Sud) et valoriser les approches citoyennes déjà en œuvre au niveau local, en France comme à l’international ». Selon le communiqué de l’AFD, « le projet prévoit trois types d’actions : construire des cadres collectifs de mobilisation thématique pour sensibiliser l’opinion publique et peser dans le débat public ; animer et organiser des temps de concertation permettant la production d’analyses et de propositions concrètes ; faciliter l’interconnaissance et le partage d’information et de pratiques ».